Le Wonde Debbo

 

 

Que reste t-il de ce rite aujourd’hui ?
 
    Il est évident, d’une part, qu’il n’est plus systématiquement effectué ou si c’est toujours le cas, effectué dans les règles anciennes par toutes les jeunes filles en âge de le passer (soit les jeunes filles ayant connu leurs premières menstruations). La vie moderne et l’éclatement des structures familiales traditionnelles rendent réellement difficile le regroupement des familles d’une même lignée pour mettre en œuvre le rite dans « les règles de l’art ». D’ailleurs, le même constat que pour le rite initiatique togolais peut être effectué : la pudeur et la virginité, considérés jadis comme de réelles vertus à valoriser et à préserver chez la jeune fille, sont aujourd’hui devenues des valeurs secondaires, et dont l’importance est souvent ignorée.
    D’autre part, les mariages mixtes, entres individus de différentes ethnies, en Mauritanie comme au Gabon ou au Togo, rendent la perpétuation d’une tradition donnée d’autant plus ardue, puisqu’elle est mêlée à une autre, qui cherche tout autant à s’imposer. Ceci crée ainsi un rapport de force qui aboutit souvent, et fort malheureusement, à l’abandon de l’une comme de l’autre.
 Dans les villages, car sociétés urbaines et rurales ne fonctionnent pas de la même manière, il reste de la responsabilité individuelle des familles de faire passer les jeunes filles par ces rituels, afin de s’assurer de la préservation des traditions, considérées, rappelons-le comme le fondement même des sociétés africaines.